Si le confinement a entraîné le report de nombreux projets de ventes et d’achats immobiliers, l’effondrement du marché prédit par certains experts n’a pas eu lieu. Acquéreurs et vendeurs ont fait un retour en masse dès la fin du confinement, le secteur de l’immobilier faisant actuellement l’objet d’un phénomène de rattrapage. Certains acheteurs se montrent toutefois prudents et préfèrent patienter dans l’attente d’une éventuelle baisse des prix à moyen terme. Pourtant, en région parisienne et dans la plupart des grandes villes de France (Lyon, Lille, Bordeaux…), le niveau des prix et les tensions sur le marché immo se maintiennent. Leader de la chasse immobilière à Paris et en première couronne, Je Rêve d'une Maison analyse depuis plusieurs mois l’impact de la crise du Covid sur les projets des acquéreurs et a organisé un webinar spécial Reprise Immobilier le vendredi 12 juin. Retour sur ses principaux enseignements.
Visionnez le replay de ce webinar spécial Reprise Immobilier
Crise du Coronavirus : 90% des acquéreurs maintiennent leur projet d’achat immobilier
Il s’agissait de l’une des principales craintes de certains professionnels du secteur : le marasme économique et social consécutif à la crise sanitaire entraînerait le retrait des acquéreurs et l’effondrement du marché. Mais loin des scénarii alarmistes, les Parisiens qui recherchaient activement un bien immobilier avant le 17 mars ne se sont pas démotivés.
Si certains ont vu leur pouvoir d’achat se réduire (chômage, pertes en bourse qui ont fait fondre les apports placés dans les banques...), seuls 10% des acquéreurs parisiens ont décidé de totalement interrompre leurs recherches en mai.
Parmi les acheteurs qui n’ont pas renoncé à leur projet, deux groupes se distinguent dans cette phase de reprise immobilière :
- une grande majorité (61%) souhaite trouver le logement de ses rêves au plus vite ;
- une minorité (29%) préfère attendre encore un peu.
A la question : "Maintenez-vous votre projet d'achat ?"
Reprise de l’immobilier : les attentes et préférences des acquéreurs ont évolué
La crise du Covid et le confinement ont eu quelques impacts sur les attentes des acheteurs franciliens. 38% ont revu leurs priorités en matière de prestations, certains élargissant même le spectre géographique de leurs recherches.
Les espaces extérieurs ont le vent en poupe !
Sans surprise, les Parisiens ont redécouvert l’importance de disposer d’un espace extérieur pendant le confinement. Depuis le 11 mai, le balcon, la terrasse et le jardin arrivent en tête des prestations les plus prisées des acquéreurs ayant révisé leurs attentes !
L’essor du télétravail et la nécessité de disposer d’un chez soi agréable ont également boosté les recherches d’appartements lumineux et/ou ensoleillés, moins exposés aux nuisances sonores et/ou comptant une surface habitable plus importante.
A la question* : "Vos critères ont-ils évolué ?"
* Plusieurs réponses possibles
Le retour en grâce de la banlieue
L’engouement pour les espaces extérieurs a un autre impact : 11% des Parisiens qui recherchaient un appartement avant le confinement ont élargi leurs recherches aux maisons.
20% d’entre eux sont même désormais prêts à passer le périphérique, les maisons avec jardins étant naturellement plus nombreuses dans les communes de première couronne qu’à Paris.
A la question : "Allez-vous changer votre projet ?"
A la question : "Allez-vous élargir votre zone de recherche ?"
Évolution des prix au m2 et de leur pouvoir d’achat : sources d’hésitation pour les acquéreurs
La reprise de l’immobilier est bien là. La crise immobilière que certains présentaient comme inévitable en France dès la levée du confinement n'a finalement pas eu lieu. Si certains acquéreurs préfèrent temporiser et repousser leur projet dans l’attente d’une hypothétique baisse des prix, ils demeurent une minorité et se rencontrent principalement dans les ménages dont le pouvoir d’achat a diminué depuis le début de la crise sanitaire.
Reprise de l'immobilier : pas de baisse des prix à court terme
Près d’un acquéreur sur deux interrogé début mai espérait dénicher de belles opportunités de prix sur le marché immobilier post-covid.
Plusieurs acteurs économiques anticipent même une diminution des prix au m2, à l’image de l’agence de notation américaine Standard and Poor’s qui prévoit une baisse de 1,4 % en France en 2020.
Au risque d’en décevoir certains, aucune baisse de prix n’a pourtant été constatée ces derniers mois et semaines. Pour Éric Chatry, co-fondateur de Je Rêve d’une Maison “les prix affichés et les offres faites avec nos clients au mois de mai restaient à des niveaux similaires à ceux constatés depuis janvier”.
Preuve que la tendance n’est pas à la baisse, le prix moyen au m2 a augmenté de 0,4% à Paris entre juin et juillet 2020, voire davantage dans certaines villes (+ 0,7% à Lyon et Nice, + 0,8% à Lille…).
Enfin, selon la Banque de France, la reprise économique serait plus rapide que prévu, éloignant un peu plus le spectre d’une baisse des prix marquée ou d’un effondrement du marché immobilier.
Crise sanitaire : les impacts sur le pouvoir d’achat de certains acquéreurs
Dans l’ensemble, la crise économique semble pour l’instant peu peser sur les ménages parisiens, 71% d’entre eux ayant maintenu le même budget d’achat... et 5% l’ayant même revu à la hausse.
L’évolution de la situation personnelle de certains acquéreurs (perte d’emploi, chute des cours qui ont fait fondre certains apports immobiliers…), le durcissement des conditions d’obtention d’un prêt et la légère hausse des taux des crédits immobiliers constatée, ont cependant conduit 11% d’entre eux à baisser leur budget d’achat. Les effets de la crise économique semblent donc limités pour le moment et affectent principalement les ménages les plus modestes et les primo-accédants.
Dans les prochains mois, l’évolution de la courbe du chômage et la vigueur de la croissance économique auront naturellement un impact sur la santé du marché immobiliers et les projets d’achats des ménages.
De même, l’évolution des taux de crédit immobilier sera surveillée de près. La plupart des analystes tablent sur une augmentation progressive jusqu’à environ 2% en fin d’année, après avoir atteint un plus bas historique à 1,17% en janvier. Ces prévisions pourraient toutefois être légèrement pessimistes, la Banque de France ayant constaté une baisse surprise du taux moyen en juin 2020 (1,25% contre 1,31% en mai).
A la question : "Allez-vous modifier le budget de votre acquisition ?"
Reprise de l’immobilier : de belles opportunités à saisir… à condition de savoir les dénicher !
Chasseurs immobiliers, agences et autres professionnels du secteur s’accordent pour évoquer un phénomène de rattrapage du marché immobilier depuis mai. Dans ce contexte économique et social inédit, les acquéreurs ont de leur côté parfois un peu de mal à y voir clair.
Fort rebond du nombre de mises en vente post covid
Si la crise sanitaire et le confinement ont mis le marché immobilier à l’arrêt pendant deux mois, avec un minimum de seulement 190 nouveaux biens mis en vente la semaine du 6 avril (source ImmoScanTM), les vendeurs sont de retour ! Signe d’une reprise de l’immobilier “durant les 4 premiers jours suivant le déconfinement, 1.300 biens ont été mis sur le marché !” note Éric Chatry.
Autre point positif : un tiers des biens actuellement mis en vente compte un balcon et une terrasse, des caractéristiques plus prisées que jamais des acquéreurs.
Face à l’afflux de nouvelles annonces et la concurrence (un peu) réduite due au retrait d’un petit nombre d’acheteurs, l’offre immobilière est actuellement exhaustive et cache quelques pépites !
Reprise immobilier : les acquéreurs ont besoin d’être accompagnés
Si les acquéreurs ont actuellement plus de choix, certains peinent à s’y retrouver. Près d’un quart d’entre eux craint même de ne pas acheter au bon prix !
Dans ce contexte parfois peu lisible, les acheteurs expriment un besoin d’accompagnement pour faire le tri, prioriser les visites d’appartements et de maisons et être bien conseillés pour se positionner sur un bien ou tenter une négociation. Un phénomène confirmé par Éric Chatry : “nous enregistrons une hausse des demandes d'accompagnement provenant d’acquéreurs hésitant à se lancer seuls dans leur projet d'achat immobilier”.
A la question : "Que pensez-vous de la baisse de prix annoncée ?"
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