Chasseur immobilier Clichy

Situé à l’est de la ville, le long de la frontière entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, ce quartier présente un visage peu avenant à première vue. Dans sa partie nord qui s’étend des bords de Seine au vaste cimetière du Commonwealth, il constitue une sorte de no man’s land alternant terrains vagues, fourrières automobiles et entrepôts. Plus au sud, le quartier compte de nombreux grands ensembles, à l’image de la cité Sanzillon qui jouxte le parc Mozart. Peu esthétiques, ils ne connaissent cependant plus les problèmes d’insécurité d’autrefois. Il faut dire que le quartier a entamé une profonde mue ces dernières années ! Autrefois isolé et uniquement relié au RER C, l’ouverture de la station de métro Clichy-Saint-Ouen (ligne 14) lui offre une nouvelle centralité. Conséquence : les immeubles neufs y poussent comme des champignons le long des rues Willy Brandt, Villeneuve et Georges Boisseau, contribuant à accélérer la transformation du quartier. Les prix étant moins élevés que dans le reste de la ville, ils pourraient favoriser l'arrivée d'investisseurs intéressés par l'achat d'appartements locatifs dans l'ancien ou dans le neuf, via le dispositif Pinel. Il s'agit toutefois d'un pari sur l'avenir, le dynamisme du secteur et l’offre de commerces restant aujourd'hui limités, même si la place de la République et le quartier voisin du Parc Salengro ne se situent qu’à quelques minutes à pied de là.

Précisons-le d’emblée : avec ses friches industrielles, ses immeubles des années 1970 et ses locaux d’entreprises peu esthétiques comme le siège de la société Bic, ce quartier situé en bord de Seine n’est pas le plus attractif de Clichy. Hormis pour tenter d’acquérir l’une des quelques maisons avec jardinets de la Villa Émile, petit trésor méconnu mais déjà coûteux, les acheteurs ne se bousculent pas dans cette partie de la ville. Mais les choses pourraient bientôt changer ! Autour du parc des Impressionnistes, entre le pont d’Asnières, les voies ferrées et les quais, se dressera le nouvel écoquartier du Bac d’Asnières. Ce vaste chantier prévoit la construction d’équipements publics (crèche, école, collège, centre de loisirs...), de commerces, de 60.000 m2 de bureaux et de 900 logements bâtis en éco-construction. En 2022, un complexe sportif et culturel imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti complètera l’ensemble le long des berges de Seine réaménagées en promenade pour les piétons et les cyclistes. Relié par les ponts d’Asnières et de Clichy qui enjambent la Seine, le quartier du Bac reste cependant un peu éloigné de la ligne 13 (jusqu’à 15 minutes à pied de la station Mairie de Clichy selon le secteur) et se situe à l’opposé de la ligne 14. Raisons pour laquelle ses habitants continueront sans doute de lui préférer la station de Transilien Clichy-Levallois qui permet de relier Paris et La Défense en seulement quelques minutes. Autre bémol : gare aux nuisances sonores à proximité des voies ferrées, aucun projet n’étant prévu pour les recouvrir pour le moment.

Situé à l’est de la mairie de Clichy, le quartier du Parc Salengro constitue le deuxième coeur de la ville. Central et commerçant, il est aussi plus calme, plus bourgeois et plus familial que l’hypercentre. Le quartier est traversé par les allées Gambetta, agréable promenade agrémentée d’un parterre central et bordée de terrasses animées en été. Elles relient la mairie de Clichy au parc Salengro, vaste poumon vert de l’est de la ville avec ses 24.000 m2 d’allées plantées et de pelouses. Au nord du parc, la jolie maison des associations Aimé Césaire constitue l’un des épicentres de la vie associative de la ville, tandis que le stade municipal fait le bonheur des joggeurs du dimanche. Côté architecture, le quartier du Parc Salengro possède quelques pépites à l’image du joli théâtre Rutebeuf, institution culturelle dont la programmation éclectique alterne représentations théâtrales, concerts et projections cinématographiques, et des Entrepôts du Printemps et leur façade de style Art Nouveau qui accueillent aujourd’hui les bureaux d’Amazon France. Pour le reste, le quartier regroupe un joyeux mélange d’ensembles historiques datant du début du XIXe siècle, d’édifices haussmanniens construits en cercle autour de la place de la République et de HBM dans les rues d’Alsace et Pierre et Marie Curie. On trouve aussi des immeubles plus récents aux qualités esthétiques inégales, comme par exemple le long des allées Gambetta, ainsi que des constructions tout juste sorties de terre dans les rues Gaston Paymal et du Père Talvas. Çà et là, quelques belles maisons en meulières ou en briques ponctuent l’ensemble. L’offre étant limitée pour ce type de bien, les prix sont cependant élevés. De plus, si les maisons situées impasse Dumur sont très prisées pour leur calme, les choses vont bientôt changer. L’impasse desservira le nouveau programme immobilier Atrium City, imposant ensemble dont une nouvelle allée piétonne facilitera le désenclavement de l’extrémité est de Clichy. Vous l’aurez compris, grâce à sa centralité, à ses nombreux commerces de proximité et à ses deux collèges Jean Macé et Jean Jaurès dont le niveau s’améliore depuis plusieurs années, le quartier du Parc Salengro est aujourd’hui très prisé des familles. Relié à la ligne 13 du métro via la station Mairie de Clichy, il bénéficie également depuis fin 2020 de l’arrivée de la ligne 14 dans les stations de Porte de Clichy et de Clichy-Saint-Ouen. Conséquence : les prix commencent à grimper !

Le coeur historique de Clichy arbore de jolis immeubles de style 1900 ou Art déco faisant la part belle à la brique et à la pierre de taille. Pour admirer les plus beaux exemplaires, rendez-vous aux abords de la mairie, dans la très charmante rue Dagobert ou dans la rue Marcellin Berthelot qui borde l’église Saint-Vincent-de-Paul. Ailleurs, le quartier rassemble de nombreuses constructions semi-récentes comme le long de la rue de Paris, l’architecture devenant plus hétéroclite au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la mairie. Avec le Parc Salengro, le quartier est aujourd’hui l’un des plus prisés de Clichy. On comprend aisément pourquoi ! Très vivant, il compte de nombreux commerces, notamment sur le boulevard Jean Jaurès et sur la rue de Neuilly où se tient un marché 3 fois par semaine, s’ajoutant aux deux marchés couverts que compte la ville. Les restaurants et bars ne sont pas en reste, à l’image des cafés aux terrasses ombragées qui bordent les pelouses de la place des Martyrs. Autre atout : la zone est très bien desservie en transports grâce à la station de métro Mairie de Clichy sur la ligne 13 qui permet de rejoindre Saint-Lazare en seulement 5 minutes. Une proximité qui attire les cadres sup’ et contribue à l’évolution sociologique du quartier, comme en témoigne l’ouverture à la rentrée 2020 du nouvel établissement scolaire privé catholique Sainte-Marguerite. Mais attention ! Le quartier a su rester mixte, loin de l’ambiance un peu guindée d’autres centres villes des Hauts-de-Seine. Le week-end, familles bobos et plus modestes se croisent dans les allées de la place des Martyrs ou dans le jardin du très beau Pavillon Vendôme, classé monument historique. Ce dernier accueille les collections patrimoniales municipales ainsi qu’un musée d’art contemporain, et constitue avec le Conservatoire Léo Delibes l’un des principaux pôles culturels de la ville. Si l’on doit trouver deux défauts au quartier Mairie de Clichy-Hypercentre, on retiendra les nuisances sonores fréquentes sur les deux axes très passants que sont la rue Martre et le boulevard Jean Jaurès, ainsi que l’absence de collège gratuit, l’offre scolaire scolaire publique se limitant à l’école maternelle et primaire Jules Ferry et au lycée René Auffray qui compte une filière hôtellerie.

À l’image d’autres zones périphériques de Clichy, ce quartier n’est pas le plus charmant de la ville. Son offre de bars, restaurants et commerces de proximité étant très limitée, le secteur voit essentiellement passer les familles clichoises pour son Club sportif de tennis et son école maternelle internationale Montessori. Majoritairement composé de logements sociaux et de résidences semi-récentes ou bâties dans les années 2000, il accueille également l’Hôpital Beaujon, grand centre hospitalier de l’AP-HP, dont l’imposante silhouette de briques a été érigée dans les années 1930 dans un style Art Déco. Entre le va-et-vient des ambulances, celui des employés des sièges sociaux d’entreprises installées dans le coin (Nexity, Monoprix, Sarenza…) et celui des voitures empruntant les axes menant au pont de Gennevilliers, porte d’entrée vers l’A86 et l’A15 souvent congestionnée, les nuisances sonores sont nombreuses en journée. Heureusement, le quartier retrouve sa tranquillité le soir venu. Autre problème : la zone n’est pas directement desservie en transports, même si la station Mairie de Clichy sur la ligne 13 ne se situe, selon la rue, qu’à maximum 15 minutes à pied de là. Si le secteur est aujourd’hui snobé par les acquéreurs et les investisseurs, il pourrait connaître un certain regain d’intérêt grâce au futur projet de réaménagement des quais de Seine entre les ponts de Clichy et de Gennevilliers, qui apportera un peu de verdure à une zone qui en manque cruellement. Hormis le projet de parc et de cinéma prévu à la place du centre Léon Blum, le quartier d’Hôpital Beaujon - Berges de Seine ne compte toutefois aucun projet de réhabilitation de grande envergure. Affaire à suivre…

Située le long de la frontière avec le 17ème arrondissement de Paris, l’Entrée de ville forme une zone tampon entre le périphérique et les quartiers très prisés de Mairie de Clichy et du Parc Salengro. Elle regroupe un melting-pot architectural à la qualité esthétique variable entre immeubles des années 1930 et résidences des années 1970 moins charmantes bâties rue des Cailloux ou entre la rue Morel et l’avenue du Général Leclerc. Petite pépite architecturale : la cité Jouffroy-Renault ! Édifiée à la fin du XIXe siècle dans une impasse, elle fut l’un des premiers ensembles de logements sociaux de Clichy. Ses 76 pavillons identiques construits sur deux étages surmontés d’un comble et agrémentés d’un jardinet, étaient autrefois loués avec promesses de vente et payables par mensualités sur 15 ans. Un mode de financement innovant pour l’époque, destiné à favoriser l’accès à la propriété de familles plus modestes. Dense, peu vert et très passant, comme peuvent en témoigner les riverains du boulevard Victor Hugo qui relie Paris à Saint-Ouen, le quartier de l’Entrée de ville est également plus impersonnel que l’hypercentre. Il n’en demeure pas moins dynamique grâce aux nombreux commerces de proximité de la rue de Paris et du boulevard Jean Jaurès, ainsi qu’au marché couvert situé dans l'iconique Maison du Peuple, bâtie dans les années 1930 et classée Monument historique. De plus, le quartier est en pleine ébullition ! Si l’inauguration récente du nouveau Tribunal de Paris dans le 17e arrondissement voisin a déjà radicalement changé son atmosphère, l’arrivée de la ligne 14 en stations de Porte de Clichy et Clichy-Saint-Ouen depuis fin 2020 devrait encore accélérer sa transformation. Point d’orgue de cette réhabilitation : le projet de la ZAC “Entrée de ville” qui prévoit l’aménagement d’une continuité urbaine entre Paris et le centre de Clichy, mêlant espaces verts, logements, commerces mais aussi bureaux, renforçant l’activité tertiaire du quartier aujourd’hui presque exclusivement portée par le siège mondial de L’Oréal, rue Martre. Si les prix de l’immobilier restent encore abordables et séduisent de nombreux primo-accédants prêts à passer le périphérique pour gagner quelques mètres carrés, l’arrivée possible d’investisseurs pourrait un peu changer la donne.